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Bayaan- Le DIVORCE- une blessure qui ne cicatrise jamais
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la femme est considérée comme divorcée ?…
Bismillahi Ar-Rahmâni Ar-Rahîm
Question :
Quand est-ce que la femme est considérée comme divorcée ?…
Réponse :
La femme est considérée comme divorcée si son mari prononce le divorce à son égard, et qu’il soit une personne qui raisonne, qui est libre de choix et qu’il n’y a pas une chose parmi les choses interdites qu’il l’en empêche, comme la folie, l’ivresse ou autre chose que cela. Il faut que la femme soit pure et qu’il n’ait pas eu de rapport sexuel avec elle durant sa période de pureté, ou qu’elle soit enceinte, ou encore qu’elle soit à l’âge de la ménopause. Par contre, si le divorce a lieu durant ses menstrues, les lochies ou durant la période de pureté et qu’il a eu des rapports sexuels sans qu’elle soit enceinte ou atteinte de la ménopause, le divorce ne prend pas effet selon le plus authentique des deux avis des savants, sauf si un juge légal décide de le prononcer. Si le juge prononce le divorce, il prend effet car le juge tranche lors des divergences dans les questions qui nécessitent un effort d’interprétation.
Il en est de même si le mari est atteint de folie, contraint ou en état d’ivresse, même dans le péché, selon l’avis le plus authentique des deux avis des savants. Ou encore s’il s’emporte dans une grande colère l’empêchant de prendre conscience des graves conséquences du divorce, avec des circonstances claires qui l’ont poussé à cette grave colère, et l’attestation de la femme répudiée sur cela, ou d’un témoin de la situation. Pour cela, le divorce ne prend pas effet d’après les dires du Prophète (sallallahu ‘alayhi wa sallam) : « La plume est levée pour trois personnes : celui qui dort jusqu’à ce qu’il se réveille ; l’enfant jusqu’à ce qu’il atteigne l’âge de puberté et le fou jusqu’à ce qu’il soit doué de raison ».
Et Allâh – ‘Azza wa Djal – dit :
« Quiconque a renié Allâh après avoir cru... - sauf celui qui y a été contraint alors que son cœur demeure plein de la sérénité de la foi »
[1]
Ainsi, celui qui est contraint à l’incroyance ne devient pas mécréant alors que son cœur demeure plein de sérénité dans la foi. Cela est d’autant plus vrai pour celui qui est contraint au divorce, si toutefois il n’a été poussé au divorce que sous la contrainte. Le Prophète (sallallahu ‘alayhi wa sallam) a dit : « Pas de divorce ni d’affranchissement dans une fermeture. » Rapporté par Ahmad, Abû Dâwoud, Ibn Mâdjah et authentifié par al-Hâkim.
Certes, nombreux parmi les gens de science dont l’Imâm Ahmad (rahimahullâh) ont interprété « fermeture » par la contrainte et la colère emportée. ‘Uthmân (radhiallahu ‘anhu) – le Calife bien guidé - ainsi que l’ensemble des gens de science ont émis l’avis que le divorce ne prend pas effet pour celui qui est ivre et dont la raison a été altérée par l’ivresse, quand même il a commis ce péché […]. [2]
Question :
Quand est-ce que la femme est considérée comme divorcée ?…
Réponse :
La femme est considérée comme divorcée si son mari prononce le divorce à son égard, et qu’il soit une personne qui raisonne, qui est libre de choix et qu’il n’y a pas une chose parmi les choses interdites qu’il l’en empêche, comme la folie, l’ivresse ou autre chose que cela. Il faut que la femme soit pure et qu’il n’ait pas eu de rapport sexuel avec elle durant sa période de pureté, ou qu’elle soit enceinte, ou encore qu’elle soit à l’âge de la ménopause. Par contre, si le divorce a lieu durant ses menstrues, les lochies ou durant la période de pureté et qu’il a eu des rapports sexuels sans qu’elle soit enceinte ou atteinte de la ménopause, le divorce ne prend pas effet selon le plus authentique des deux avis des savants, sauf si un juge légal décide de le prononcer. Si le juge prononce le divorce, il prend effet car le juge tranche lors des divergences dans les questions qui nécessitent un effort d’interprétation.
Il en est de même si le mari est atteint de folie, contraint ou en état d’ivresse, même dans le péché, selon l’avis le plus authentique des deux avis des savants. Ou encore s’il s’emporte dans une grande colère l’empêchant de prendre conscience des graves conséquences du divorce, avec des circonstances claires qui l’ont poussé à cette grave colère, et l’attestation de la femme répudiée sur cela, ou d’un témoin de la situation. Pour cela, le divorce ne prend pas effet d’après les dires du Prophète (sallallahu ‘alayhi wa sallam) : « La plume est levée pour trois personnes : celui qui dort jusqu’à ce qu’il se réveille ; l’enfant jusqu’à ce qu’il atteigne l’âge de puberté et le fou jusqu’à ce qu’il soit doué de raison ».
Et Allâh – ‘Azza wa Djal – dit :
« Quiconque a renié Allâh après avoir cru... - sauf celui qui y a été contraint alors que son cœur demeure plein de la sérénité de la foi »
[1]
Ainsi, celui qui est contraint à l’incroyance ne devient pas mécréant alors que son cœur demeure plein de sérénité dans la foi. Cela est d’autant plus vrai pour celui qui est contraint au divorce, si toutefois il n’a été poussé au divorce que sous la contrainte. Le Prophète (sallallahu ‘alayhi wa sallam) a dit : « Pas de divorce ni d’affranchissement dans une fermeture. » Rapporté par Ahmad, Abû Dâwoud, Ibn Mâdjah et authentifié par al-Hâkim.
Certes, nombreux parmi les gens de science dont l’Imâm Ahmad (rahimahullâh) ont interprété « fermeture » par la contrainte et la colère emportée. ‘Uthmân (radhiallahu ‘anhu) – le Calife bien guidé - ainsi que l’ensemble des gens de science ont émis l’avis que le divorce ne prend pas effet pour celui qui est ivre et dont la raison a été altérée par l’ivresse, quand même il a commis ce péché […]. [2]
marnyya- Messages : 2
Points : 4
Date d'inscription : 10/05/2010
Comment le divorce est-il perçu en islam ?
salam walaykum wa rahamatuAllahi wa barakatuhou, barakAlllahou fiqi pour ces précisions oukhty, le divorce, l'action la plus detestée d'Allah. Il est vrai qu'il est necessaire de prendre avis des savants pour savoir si le Nikah est encore valide ou pas, que ce soit par la colère, l'ivresse...j'ai trouvé sur la maison de l'islam un article expliquant la vision du divorce en Islam:
http://www.maison-islam.com/articles/?p=520
Comment l'islam perçoit-il le divorce ?
Question :
Comment le divorce est-il perçu en islam ? Est-il vu comme une plaie familiale et sociale, ou au contraire comme quelque chose de banal ?
Le divorce n'est pas une chose agréable. Si le mariage est l'occasion de joie pour ceux qui se marient et pour leurs proches, le divorce est cause de tristesse. C'est bien pourquoi, alors que la rumeur avait circulé disant que le Prophète avait divorcé de ses épouses, les Compagnons étaient assis, attristés, dans la mosquée. Omar alla s'enquérir de la réalité directement du Prophète (sur lui la paix), et lorsqu'il apprit de celui-ci que la rumeur était infondée, il poussa un "Allâhu akbar" (de joie) (rapporté par al-Bukhârî et Muslim).
L'islam ne considère pas le divorce comme la rupture d'un sacrement pour la simple et bonne raison qu'il ne considère pas le mariage comme un sacrement, administré par un prêtre pour fondre deux âmes en une seule, mais comme un contrat conclu entre deux personnes consentantes. Cependant, ce contrat, d'un type particulier, doit nécessairement avoir comme objectif, au moment de sa conclusion, de durer de façon indéfinie : c'est bien pourquoi le mariage temporaire ou mut'a est strictement interdit par l'islam. L'objectif de pérennité du mariage fait que le divorce n'est pas chose légère.
Si l'islam a malgré tout fait du divorce chose possible, c'est parce qu'il entend tenir compte de la nature humaine : il peut arriver que les deux personnes ayant fondé un foyer se révèlent, au bout de quelque temps de vie commune, incapables de continuer à vivre ensemble. La possibilité de divorcer alors est le moindre de deux maux. En effet, obliger deux personnes qui ne s'entendent absolument plus à rester ensemble serait les exposer à des maux graves, très graves, graves au point de pouvoir conduire à des scènes de plus en violentes, voire des suicides, voire plus grave encore. Et leur permettre de ne plus vivre ensemble mais pas de se remarier ailleurs serait les exposer à ne plus pouvoir connaître de vie conjugale et familiale.
Une parole est attribuée au Prophète qui dit : "La chose permise la plus détestée de Dieu est le divorce" (rapporté par Abû Dâoûd). Certains spécialistes du Hadîth sont d'avis que la chaîne de transmission de ce Hadîth en fait un Hadîth faible (dha'îf). D'autres, cependant, disent que adh-Dhahabî a authentifié la chaîne d'un Hadîth quasi-identique rapporté par al-Hakim ; en tout état de cause, les différentes chaînes existantes pour ce Hadîth en font un Hadîth sinon authentique (sahîh), du moins bon (hassan) (voir Fatâwâ mu'âssira, tome 1 pp. 114-117). Même à retenir l'avis selon lequel ce Hadîth est faible, son contenu est de toute façon approuvé par d'autres Hadîths qui sont, eux, authentiques. En voici un : le Prophète a dit : "Iblis établit son trône sur l'eau et envoie ses légions. La démon qui a (ensuite) le plus de proximité avec lui est celui qui a réussi le plus grand trouble (fitna). L'un de ces démons vient à lui et dit : "J'ai fait ceci et cela." Mais il lui répond : "Tu n'as rien fait." Puis l'un d'entre eux vient à lui et lui dit : "Je n'ai pas lâché [tel humain], jusqu'à ce que j'ai réussi à provoquer la séparation entre lui et son épouse." Iblis rapproche de lui ce démon et lui dit : "Quel bon fils es-tu !" (rapporté par Muslim, n° 2813, et autres). On voit ici que le divorce pour une cause qui n'est pas sérieuse réjouit Iblîs...
Shâh Waliyyullâh écrit : "Sache que le fait que le divorce se généralise et qu'il devienne chose à laquelle on accorde aucune importance recèle de nombreux maux." Et de citer, parmi ces maux, le fait que des gens pourraient multiplier mariages et divorces, avec la secrète intention de pouvoir ainsi vivre, sous couvert de mariage, ce qui s'apparente en réalité à du libertinage. Et de citer un autre mal : la banalisation du divorce annihile chez les gens le développement des responsabilités familiales, des qualités d'entraide mutuelle et de patience face aux petites adversités de la vie de couple. En somme on privilégie alors la légèreté face à la conscience du devoir. "Malgré tout, poursuit-il, si l'islam n'a pas voulu interdire le divorce, c'est parce qu'il arrive qu'un couple ne puisse plus avoir de vie commune, les conflits étant devenus insupportables" (Hujjat ullâh il-bâligha, tome 2 pp. 367-368).
En somme, l'islam considère que le divorce est possible en soi et est juridiquement valable, mais que la mauvaise gestion de cette possibilité de divorcer – par exemple une trop grande légèreté dans son emploi – en fait quelque chose qui est mauvais sur le plan moral.
Le divorce est donc en islam quelque chose à éviter. Et pour l'éviter au maximum, il faut que chaque élément du couple sache se préserver de l'égoïsme et de l'individualisme et faire des concessions. Il faut que chacun ne donne pas trop d'importance aux petites querelles, qu'il pardonne, qu'il fasse plaisir à l'autre. C'est pour ne pas savoir passer sur des choses en réalité insignifiantes que trop de couples divorcent trop facilement. Les causes pour lesquelles on divorce doivent donc êtres sérieuses. Citant le Hadîth de Muslim suscité, Ibn Taymiyya écrit : "La règle première à propos du divorce est l'abstention. Il n'en a été rendu possible que la quantité nécessaire" (Majmû' ul-fatâwâ, tome 33 p. 81). C'est bien ce que Ibn Hajar a mis lui aussi en exergue en détaillant plusieurs catégories des divorces : juridiquement valables, certains divorces n'en sont pas moins, sur le plan moral, mauvais (mak'rûh) : ainsi en est-il, dit Ibn Hajar, du divorce auquel on a recours sans raison (sérieuse) (Fat'h ul-bârî, 9/429). Par contre, poursuit-il, il existe d'un autre côté le divorce devenu nécessaire : c'est celui auquel on a recours quand les conjoints ne s'entendent plus du tout et que la commission de réconciliation prévue par le Coran préconise la séparation (Fat'h ul-bârî, 9/429). En effet, le Coran recommande que même en cas de mésentente grave et prolongée, on ait recours non pas directement à la formule du divorce mais à une commission qui tentera la réconciliation. Il s'agit pour ce faire que le juge désigne une commission constituée d'une personne de la famille de la femme et d'une autre de la famille du mari. Cette commission aura pour objectif de tenter la réconciliation entre les deux époux : au cas où il leur apparaît que celle-ci est impossible ou vaine, ils peuvent prononcer le divorce : voir Coran 4/35. J'ai cité là l'interprétation de Mâlik ibn Anas, auquel Cheikh Khâlid Saïfullâh, juge (qâdhî) dans un des Etats de la Confédération indienne, donne préférence (cf. Islam aur jadîd mu'asharatî massä'ïl, pp. 200-210). Khâlid Saïfullâh rappelle un certain nombre de règles complémentaires élaborées par voie de raisonnement par Mâlik : le juge peut nommer deux personnes ou une seule, il peut nommer des personnes apparentées ou non aux époux, les personnes nommées doivent honnêtes et dignes de confiance, et être au courant des règles de l'islam en la matière.
La dimension du dernier recours que connaît le divorce en islam apparaît dans d'autres règles également, qui font qu'on ne divorce pas à n'importe quel moment, sur un coup de tête. C'est bien pourquoi le Prophète a interdit de divorcer dans un moment de colère : "Pas de divorce prononcé dans un moment de colère (ighlâq)" (rapporté par Abû Dâoûd, le terme "ighlâq" ayant été traduit ici d'après une des interprétations existantes). De même, Shâh Waliyyullâh écrit que si le Prophète a interdit à l'homme de divorcer de sa femme pendant qu'elle est en période de règles, c'est à cause du principe voulant que le divorce soit un acte mûrement réfléchi. En effet, les relations intimes étant interdites en période de règles, la grande intimité que connaissent les époux en période de pureté (tuhr) n'est pas présente. Or "l'islam veut que si recours au divorce il y a, ce soit malgré la possibilité d'une grande intimité [et donc forcément sur la base d'une décision longuement réfléchie], ce que présume l'état de pureté" (d'après Hujjat ullâh il-bâligha, tome 2 p. 371).
Il faut également savoir qu'après avoir divorcé, non seulement les deux ex-époux peuvent refaire leur vie chacun de son côté (en se mariant chacun avec qui il veut), mais ils peuvent également, s'ils le désirent, redevenir époux en contractant un nouveau mariage ensemble. Cependant, cette règle de pouvoir refonder le même foyer ne s'applique que lorsque un ou deux divorces ont été prononcés. A partir du troisième divorce prononcé entre deux époux, ces deux ex-époux précis ne peuvent plus contracter de mariage ensemble, sauf si l'ex-épouse s'était remariée avec un autre homme et avait ensuite divorcé de lui aussi : à ce moment elle pourra se remarier avec celui qui fut dans le passé son mari. Lire à ce sujet le Coran 2/229-230. Or, ici entre en jeu une autre parole du Prophète : ayant été informé un jour qu'un homme avait donné d'un coup les trois divorces à sa femme, il se fâcha et dit : "Joue-t-on avec le Livre de Dieu alors que je suis (encore) parmi vous ?" (rapporté par an-Nassâï, n° 3401, authentifié par al-Albânî dans certains de ses ouvrages). Même en cas de nécessité du recours au divorce, on ne doit donc donner qu'un seul divorce : il est interdit de prononcer les trois divorces d'un coup. Ceci s'explique par le fait qu'un seul divorce prononcé garde ouverte la possibilité pour ces deux ex-époux de se remarier. Dieu dit à ce sujet : "Tu ne sais pas : peut-être que Dieu fera naître quelque chose après cela" (Coran 65/1). Par contre, prononcer d'un coup les trois divorces rend impossible cette sagesse – sauf après remariage et divorce, ce qui est fort peu probable –, et cela est donc interdit. (Cf. Hâshiyat us-Sindî 'alâ Sunan in-Nassâï, commentaire du Hadîth ci-dessus.)
Qu'il me soit permis de dire ici ma tristesse par rapport à la tradition qui prévaut dans certaines communautés musulmanes du monde, où la grande majorité des musulmans et des musulmanes pensent encore aujourd'hui que le divorce religieux n'est valable (par rapport au mariage religieux) que s'il est prononcé trois fois d'un coup… Quand la tradition occulte les données que la raison peut et doit aller chercher dans les sources de la révélation, qu'on explique, explique encore, explique toujours, mais que c'est encore et toujours l'avis des gardiens du primat de la tradition sur la révélation et sur la raison qui prime par rapport aux données authentiques, que faire ?
Qu'il me soit permis aussi d'exprimer ma tristesse par rapport au fait que dans certaines communautés musulmanes du monde, la grande majorité des musulmans voient encore les divorcés comme des gens qui ont failli : une perception des choses héritée, selon Muhammad Asad, de la tradition culturelle de l'Inde et non de l'islam. En effet, si en islam le divorce est, de tout ce qui est permis, une des choses que Dieu aime le moins, si c'est une chose à laquelle il ne faut avoir recours qu'en dernier recours, on ne peut pas critiquer ceux qui ont divorcé alors qu'ils étaient arrivés à ce dernier recours et que le divorce était devenu pour eux "le moindre de deux maux"…
Enfin, il faut rappeler ici que le meilleur moyen pour diminuer les risques de devoir divorcer – le reste étant bien sûr entre les Mains de Dieu – reste de choisir comme conjoint(e) une personne avec qui on a le maximum de chances de s'entendre : il faut prendre en compte les affinités liées à la foi, au caractère, à l'âge, et, dans ce cadre, à l'apparence physique : pour plus de détails à ce sujet, lire mon article : Quels sont les critères pour choisir son conjoint ?. Enfin, comme l'exprime un autre article Les droits et les devoirs du mari et de l'épouse en islam, il faut entretenir la flamme au sein du couple et ne pas laisser la routine s'installer : celle-ci peut parfois se transformer alors peu à peu en indifférence, puis en éloignement, puis en aversion.
Pour diminuer les risques d'être amené à divorcer, il faut donc :
- ne pas se marier sur un coup de tête, mais chercher une personne avec qui on a le maximum de chances de s'entendre ;
- passer sur les défauts du conjoint et considérer avant tout ses qualités ;
- se souvenir que la vie conjugale est une vie faite de concessions ;
- être patient devant les petites paroles déplacées ;
- en cas de dispute, laisser passer l'orage en se disant que demain les choses iront mieux, et non rendre coup pour coup dans une escalade digne de "La guerre des Rose" ;
- pardonner ;
- entretenir la flamme de l'amour par tout ce qui est permis à ce sujet.
Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).
http://www.maison-islam.com/articles/?p=520
Comment l'islam perçoit-il le divorce ?
Question :
Comment le divorce est-il perçu en islam ? Est-il vu comme une plaie familiale et sociale, ou au contraire comme quelque chose de banal ?
Le divorce n'est pas une chose agréable. Si le mariage est l'occasion de joie pour ceux qui se marient et pour leurs proches, le divorce est cause de tristesse. C'est bien pourquoi, alors que la rumeur avait circulé disant que le Prophète avait divorcé de ses épouses, les Compagnons étaient assis, attristés, dans la mosquée. Omar alla s'enquérir de la réalité directement du Prophète (sur lui la paix), et lorsqu'il apprit de celui-ci que la rumeur était infondée, il poussa un "Allâhu akbar" (de joie) (rapporté par al-Bukhârî et Muslim).
L'islam ne considère pas le divorce comme la rupture d'un sacrement pour la simple et bonne raison qu'il ne considère pas le mariage comme un sacrement, administré par un prêtre pour fondre deux âmes en une seule, mais comme un contrat conclu entre deux personnes consentantes. Cependant, ce contrat, d'un type particulier, doit nécessairement avoir comme objectif, au moment de sa conclusion, de durer de façon indéfinie : c'est bien pourquoi le mariage temporaire ou mut'a est strictement interdit par l'islam. L'objectif de pérennité du mariage fait que le divorce n'est pas chose légère.
Si l'islam a malgré tout fait du divorce chose possible, c'est parce qu'il entend tenir compte de la nature humaine : il peut arriver que les deux personnes ayant fondé un foyer se révèlent, au bout de quelque temps de vie commune, incapables de continuer à vivre ensemble. La possibilité de divorcer alors est le moindre de deux maux. En effet, obliger deux personnes qui ne s'entendent absolument plus à rester ensemble serait les exposer à des maux graves, très graves, graves au point de pouvoir conduire à des scènes de plus en violentes, voire des suicides, voire plus grave encore. Et leur permettre de ne plus vivre ensemble mais pas de se remarier ailleurs serait les exposer à ne plus pouvoir connaître de vie conjugale et familiale.
Une parole est attribuée au Prophète qui dit : "La chose permise la plus détestée de Dieu est le divorce" (rapporté par Abû Dâoûd). Certains spécialistes du Hadîth sont d'avis que la chaîne de transmission de ce Hadîth en fait un Hadîth faible (dha'îf). D'autres, cependant, disent que adh-Dhahabî a authentifié la chaîne d'un Hadîth quasi-identique rapporté par al-Hakim ; en tout état de cause, les différentes chaînes existantes pour ce Hadîth en font un Hadîth sinon authentique (sahîh), du moins bon (hassan) (voir Fatâwâ mu'âssira, tome 1 pp. 114-117). Même à retenir l'avis selon lequel ce Hadîth est faible, son contenu est de toute façon approuvé par d'autres Hadîths qui sont, eux, authentiques. En voici un : le Prophète a dit : "Iblis établit son trône sur l'eau et envoie ses légions. La démon qui a (ensuite) le plus de proximité avec lui est celui qui a réussi le plus grand trouble (fitna). L'un de ces démons vient à lui et dit : "J'ai fait ceci et cela." Mais il lui répond : "Tu n'as rien fait." Puis l'un d'entre eux vient à lui et lui dit : "Je n'ai pas lâché [tel humain], jusqu'à ce que j'ai réussi à provoquer la séparation entre lui et son épouse." Iblis rapproche de lui ce démon et lui dit : "Quel bon fils es-tu !" (rapporté par Muslim, n° 2813, et autres). On voit ici que le divorce pour une cause qui n'est pas sérieuse réjouit Iblîs...
Shâh Waliyyullâh écrit : "Sache que le fait que le divorce se généralise et qu'il devienne chose à laquelle on accorde aucune importance recèle de nombreux maux." Et de citer, parmi ces maux, le fait que des gens pourraient multiplier mariages et divorces, avec la secrète intention de pouvoir ainsi vivre, sous couvert de mariage, ce qui s'apparente en réalité à du libertinage. Et de citer un autre mal : la banalisation du divorce annihile chez les gens le développement des responsabilités familiales, des qualités d'entraide mutuelle et de patience face aux petites adversités de la vie de couple. En somme on privilégie alors la légèreté face à la conscience du devoir. "Malgré tout, poursuit-il, si l'islam n'a pas voulu interdire le divorce, c'est parce qu'il arrive qu'un couple ne puisse plus avoir de vie commune, les conflits étant devenus insupportables" (Hujjat ullâh il-bâligha, tome 2 pp. 367-368).
En somme, l'islam considère que le divorce est possible en soi et est juridiquement valable, mais que la mauvaise gestion de cette possibilité de divorcer – par exemple une trop grande légèreté dans son emploi – en fait quelque chose qui est mauvais sur le plan moral.
Le divorce est donc en islam quelque chose à éviter. Et pour l'éviter au maximum, il faut que chaque élément du couple sache se préserver de l'égoïsme et de l'individualisme et faire des concessions. Il faut que chacun ne donne pas trop d'importance aux petites querelles, qu'il pardonne, qu'il fasse plaisir à l'autre. C'est pour ne pas savoir passer sur des choses en réalité insignifiantes que trop de couples divorcent trop facilement. Les causes pour lesquelles on divorce doivent donc êtres sérieuses. Citant le Hadîth de Muslim suscité, Ibn Taymiyya écrit : "La règle première à propos du divorce est l'abstention. Il n'en a été rendu possible que la quantité nécessaire" (Majmû' ul-fatâwâ, tome 33 p. 81). C'est bien ce que Ibn Hajar a mis lui aussi en exergue en détaillant plusieurs catégories des divorces : juridiquement valables, certains divorces n'en sont pas moins, sur le plan moral, mauvais (mak'rûh) : ainsi en est-il, dit Ibn Hajar, du divorce auquel on a recours sans raison (sérieuse) (Fat'h ul-bârî, 9/429). Par contre, poursuit-il, il existe d'un autre côté le divorce devenu nécessaire : c'est celui auquel on a recours quand les conjoints ne s'entendent plus du tout et que la commission de réconciliation prévue par le Coran préconise la séparation (Fat'h ul-bârî, 9/429). En effet, le Coran recommande que même en cas de mésentente grave et prolongée, on ait recours non pas directement à la formule du divorce mais à une commission qui tentera la réconciliation. Il s'agit pour ce faire que le juge désigne une commission constituée d'une personne de la famille de la femme et d'une autre de la famille du mari. Cette commission aura pour objectif de tenter la réconciliation entre les deux époux : au cas où il leur apparaît que celle-ci est impossible ou vaine, ils peuvent prononcer le divorce : voir Coran 4/35. J'ai cité là l'interprétation de Mâlik ibn Anas, auquel Cheikh Khâlid Saïfullâh, juge (qâdhî) dans un des Etats de la Confédération indienne, donne préférence (cf. Islam aur jadîd mu'asharatî massä'ïl, pp. 200-210). Khâlid Saïfullâh rappelle un certain nombre de règles complémentaires élaborées par voie de raisonnement par Mâlik : le juge peut nommer deux personnes ou une seule, il peut nommer des personnes apparentées ou non aux époux, les personnes nommées doivent honnêtes et dignes de confiance, et être au courant des règles de l'islam en la matière.
La dimension du dernier recours que connaît le divorce en islam apparaît dans d'autres règles également, qui font qu'on ne divorce pas à n'importe quel moment, sur un coup de tête. C'est bien pourquoi le Prophète a interdit de divorcer dans un moment de colère : "Pas de divorce prononcé dans un moment de colère (ighlâq)" (rapporté par Abû Dâoûd, le terme "ighlâq" ayant été traduit ici d'après une des interprétations existantes). De même, Shâh Waliyyullâh écrit que si le Prophète a interdit à l'homme de divorcer de sa femme pendant qu'elle est en période de règles, c'est à cause du principe voulant que le divorce soit un acte mûrement réfléchi. En effet, les relations intimes étant interdites en période de règles, la grande intimité que connaissent les époux en période de pureté (tuhr) n'est pas présente. Or "l'islam veut que si recours au divorce il y a, ce soit malgré la possibilité d'une grande intimité [et donc forcément sur la base d'une décision longuement réfléchie], ce que présume l'état de pureté" (d'après Hujjat ullâh il-bâligha, tome 2 p. 371).
Il faut également savoir qu'après avoir divorcé, non seulement les deux ex-époux peuvent refaire leur vie chacun de son côté (en se mariant chacun avec qui il veut), mais ils peuvent également, s'ils le désirent, redevenir époux en contractant un nouveau mariage ensemble. Cependant, cette règle de pouvoir refonder le même foyer ne s'applique que lorsque un ou deux divorces ont été prononcés. A partir du troisième divorce prononcé entre deux époux, ces deux ex-époux précis ne peuvent plus contracter de mariage ensemble, sauf si l'ex-épouse s'était remariée avec un autre homme et avait ensuite divorcé de lui aussi : à ce moment elle pourra se remarier avec celui qui fut dans le passé son mari. Lire à ce sujet le Coran 2/229-230. Or, ici entre en jeu une autre parole du Prophète : ayant été informé un jour qu'un homme avait donné d'un coup les trois divorces à sa femme, il se fâcha et dit : "Joue-t-on avec le Livre de Dieu alors que je suis (encore) parmi vous ?" (rapporté par an-Nassâï, n° 3401, authentifié par al-Albânî dans certains de ses ouvrages). Même en cas de nécessité du recours au divorce, on ne doit donc donner qu'un seul divorce : il est interdit de prononcer les trois divorces d'un coup. Ceci s'explique par le fait qu'un seul divorce prononcé garde ouverte la possibilité pour ces deux ex-époux de se remarier. Dieu dit à ce sujet : "Tu ne sais pas : peut-être que Dieu fera naître quelque chose après cela" (Coran 65/1). Par contre, prononcer d'un coup les trois divorces rend impossible cette sagesse – sauf après remariage et divorce, ce qui est fort peu probable –, et cela est donc interdit. (Cf. Hâshiyat us-Sindî 'alâ Sunan in-Nassâï, commentaire du Hadîth ci-dessus.)
Qu'il me soit permis de dire ici ma tristesse par rapport à la tradition qui prévaut dans certaines communautés musulmanes du monde, où la grande majorité des musulmans et des musulmanes pensent encore aujourd'hui que le divorce religieux n'est valable (par rapport au mariage religieux) que s'il est prononcé trois fois d'un coup… Quand la tradition occulte les données que la raison peut et doit aller chercher dans les sources de la révélation, qu'on explique, explique encore, explique toujours, mais que c'est encore et toujours l'avis des gardiens du primat de la tradition sur la révélation et sur la raison qui prime par rapport aux données authentiques, que faire ?
Qu'il me soit permis aussi d'exprimer ma tristesse par rapport au fait que dans certaines communautés musulmanes du monde, la grande majorité des musulmans voient encore les divorcés comme des gens qui ont failli : une perception des choses héritée, selon Muhammad Asad, de la tradition culturelle de l'Inde et non de l'islam. En effet, si en islam le divorce est, de tout ce qui est permis, une des choses que Dieu aime le moins, si c'est une chose à laquelle il ne faut avoir recours qu'en dernier recours, on ne peut pas critiquer ceux qui ont divorcé alors qu'ils étaient arrivés à ce dernier recours et que le divorce était devenu pour eux "le moindre de deux maux"…
Enfin, il faut rappeler ici que le meilleur moyen pour diminuer les risques de devoir divorcer – le reste étant bien sûr entre les Mains de Dieu – reste de choisir comme conjoint(e) une personne avec qui on a le maximum de chances de s'entendre : il faut prendre en compte les affinités liées à la foi, au caractère, à l'âge, et, dans ce cadre, à l'apparence physique : pour plus de détails à ce sujet, lire mon article : Quels sont les critères pour choisir son conjoint ?. Enfin, comme l'exprime un autre article Les droits et les devoirs du mari et de l'épouse en islam, il faut entretenir la flamme au sein du couple et ne pas laisser la routine s'installer : celle-ci peut parfois se transformer alors peu à peu en indifférence, puis en éloignement, puis en aversion.
Pour diminuer les risques d'être amené à divorcer, il faut donc :
- ne pas se marier sur un coup de tête, mais chercher une personne avec qui on a le maximum de chances de s'entendre ;
- passer sur les défauts du conjoint et considérer avant tout ses qualités ;
- se souvenir que la vie conjugale est une vie faite de concessions ;
- être patient devant les petites paroles déplacées ;
- en cas de dispute, laisser passer l'orage en se disant que demain les choses iront mieux, et non rendre coup pour coup dans une escalade digne de "La guerre des Rose" ;
- pardonner ;
- entretenir la flamme de l'amour par tout ce qui est permis à ce sujet.
Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).
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