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La pureté en Islam (1ère partie)
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La pureté en Islam (1ère partie)
salam walaykum wa rahmatuAllah wa barakatuhou, La pureté en Islam (première partie)
"Comprendre les objectifs des sources. Ainsi peut-on définir le Fiqh-é-islâmi (jurisprudence musulmane)" écrivait Mawlâna Achraf Ali at-Thânwi (rahimahoullah) dans un de ses ouvrages (voir Fiqhé hanafi ké ousoul o zawâbit pg.22)
Le Qour'aan et les Ahâdith, qui, -rappelons le- sont les principales sources de l'Islam nous ont été révélés avec un modèle, Raçouloullah (sallallâhou 'alayhi wa sallam) qui a apporté a l’Humanité un enseignement qui se caractérise non seulement par sa perfection, mais aussi par sa globalité : En effet, pas un aspect de l’existence humaine n’a été privé de la lumière des principes énoncés par la Révélation Divine.
Les premiers musulmans témoignaient beaucoup de fierté par rapport à cette dimension étendue et « globalisante » de leur dîn…En témoigne la réponse que Salmân (radhia Allâhou anhou) adressa aux arabes païens lorsque ces derniers lui avaient dit, sur un ton de moquerie : "Votre Prophète vous a tout enseigné…même la façon de satisfaire (vos) besoins naturels… !" L’illustre compagnon (radhia Allâhou anhou) leur répliqua en effet : "Tout à fait ! Il nous a interdit de nous mettre dans la direction de la quiblah pour déféquer ou uriner ; (il nous a aussi empêché) de faire usage de la main droite pour nettoyer nos parties privées (après avoir satisfaits nos besoins) (…)" (Mouslim)
Les textes suivants présentent différents aspects de la jurisprudence islamique concernant plus particulièrement les actes rituels. Ils ont été élaborés par Moufti Fayzal Valy sous forme de cours et sont conformes à l’école hanafite.
Place de la pureté en Islam :
La pureté est d’une importance capitale en Islam, étant donné que le musulman est amené à tout moment de sa vie à accomplir des actes d’adorations nécessitant l’état de pureté rituelle comme la Salah, la lecture du Qour’aan etc…
C’est pour cette raison que le Prophète (sallallâhou 'alayhi wa sallam) dit dans un hadith :
« الطُّهورُ شَطرُ الإيمان La pureté est la moitié de la Foi" (cité par Mouslim dans son sahih)
La pureté comporte également des vertus particulières :
Allah dit dans le Qour’aan :
Dans un hadith cité par l'imâm Boukhari dans son Sahih, le Prophète (sallallâhou 'alayhi wa sallam) dit :مِنْ أَثَرِ الْوُضُوءِ مُحَجَّلِينَ إِنَّ أُمَّتِي يَأْتُونَ يَوْمَ الْقِيَامَةِ غُرًّا
« Ma communauté se présentera le Jour du Jugement avec un visage rayonnant à cause des ablutions (woudhou) »
Le Prophète (sallallâhou 'alayhi wa sallam) a dit également :
جَوَادٌ يُحِبُّ الْجُودَ فَنَظِّفُوا أَفْنِيَتَكُمْ وَلَا تَشَبَّهُوا بِالْيَهُودِ إِنَّ اللَّهَ طَيِّبٌ يُحِبُّ الطَّيِّبَ نَظِيفٌ يُحِبُّ النَّظَافَةَ كَرِيمٌ يُحِبُّ الْكَرَمَ
« Certes, Allah est Pur et aime la pureté, Propre et aime la propreté, Bon et aime la bonté, Généreux et aime la générosité, alors nettoyez nos vérandas(...)». (cité par Tirmidhi dans son Jâmi')
Selon le sens d’un hadith, le Prophète (sallallâhou 'alayhi wa sallam) enseigne aux gens que le fait de rester toujours en état de pureté et d'ablution (woudhou) est un moyen d’augmenter sa subsistance (rizq) et que si une personne veut rencontrer Allah le Lour du Jugement Dernier en étant pur de tout péché, alors qu’il fasse le ghousl (bain rituel) immédiatement lorsqu’il se trouve en état d'impureté majeur (djanabah).
Il est évident que comme la pureté jouit d’une telle considération, une négligence à son égard aura des conséquences néfastes sur notre vie ici bas et dans l’au-delà :
L’incident suivant est relaté dans le Sahih de Boukhari :
Le prophète (sallallâhou 'alayhi wa sallam) passa un jour devant un des murs de Madinah (ou de Makkkah) et entendit la voix de deux personnes qui subissaient le châtiment de la tombe. Il dit : « Ils sont entrain de subir le châtiment, et ce, non pas pour avoir commis des péchés majeurs, mais parce que le premier ne se protégeait pas de (des gouttes d') l'urine et l'autre calomniait ».
Aussi le Prophète (sallallâhou 'alayhi wa sallam) a dit :طريق الناس او فى ظلِّهم فِي يَتَخَلَّى رَسُولَ اللَّه قال الذى ِ أَنَّ رَسُولَ اللَّهِ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ قَالَ اتَّقُوا اللَّعَّانَيْنِ قَالُوا وَمَا اللَّعَّانَانِ يَا"
"Protégez vous des deux personnes maudites". Les compagnons demandèrent : "Ô Envoyé d’Allah, qui sont-elles?" Il répondit : "Celui qui fait ses besoins (naturels) dans la rue ou à un endroit ombragé". (cité par Mouslim dans son Sahih).
Les moyens de purification :"âlât out tathîr"
1. L'eau
L'eau représente le moyen de purification (tahârah) le plus couramment employé pour éloigner les souillures (al khoubouth) et l'état d'impureté rituelle (al hadath). Dans le Qour'âne, Allah dit : "Nous fîmes descendre du ciel une eau pure et purifiante (…)"(Sourate 25 / Verset 48)
Les savants musulmans ont établi une classification de l'eau, suivant le statut juridique qui lui est reconnu, en trois catégories principales :
1) L'eau pure et purifiante -at tâhir fî nafsihî al moutahhir lighayrihi-
Il s'agit de l'eau appelée "moutlaq", c'est-à-dire celle qui possède encore toutes ses caractéristiques naturelles et à laquelle ne s'est pas mélangé quoique ce soit pouvant lui faire perdre partiellement ou totalement ses propriétées.
Exemples : l'eau de pluie, des rivières, des fleuves, des sources, des puits, ou celle de la mer, ou encore celle provenant de la fonte de la neige ou de la glace…
Abou Houreyra (radhi yallâhou 'anhou) rapporte qu'un homme questionna le Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) au sujet de la mer… Celui-ci (sallallâhou 'alayhi wa sallam) répondit: "Son eau est purifiante et les (animaux marins) morts qu'elle contient sont licites." (cité par Tirmidhi dans son Jâmi' et par Abou Dâoûd dans son Sounan)
2) L'eau pure, mais non purifiante de l'état d'impureté rituelle - at tâhir fî nafsihi ghayr moutahhir lil hadath :
Il s'agit de l'eau qui a déjà été utilisée -al mâ' oul mousta'mal- pour :
laver certaines parties (ou l'intégralité) du corps afin d'éloigner l'état d'impureté rituelle mineure (al hadath oul asghar) ou majeure (al hadath oul akbar),
laver certaines parties du corps dans l'intention d'obtenir des récompenses (alâ wadjil qourbah) (Si une personne se lave les mains avant de manger dans l'intention de suivre l'enseignement du Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) (sounnah), l'eau utilisée aura le statut de "al mâ' oul mousta'mal". Par contre, si elle se lave les mains uniquement pour les rendre plus propres, l'eau utilisée ne sera pas considérée comme "al mâ' oul mousta'mal".)
"al-mâ' oul mousta'mal" peut être utilisée pour purifier les souillures réelles (comme l'urine...), mais pas pour éloigner l'état d'impureté rituelle dans laquelle se trouve la personne qui n'a plus ses ablutions ou qui a accompli une action nécessitant de sa part qu'il renouvelle son ghousl (bain rituel).
Le principal élément qui témoigne de la pureté de ce type d'eau est le suivant :
La tradition rapportée par Mahmoûd ibnoul rabî' (rahimahoullah) qui relate en ce sens que les Compagnons (radhi yallâhou'anhoum) se "battaient" pour obtenir une partie de l'eau que le Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) avait utilisé pour ses ablutions (cité par Boukhâri dans son Sahih): Si celle-ci était impure, ils ne l'auraient pas considérée comme source de bénédiction.
Concernant les éléments qui indiquent que cette eau ne permet plus la purification de l'état d'impureté rituelle, il y a notamment :
La tradition de Abou Houreyra (radhi yallâhou'anhou) qui relate que le Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) a dit: "Que personne d'entre vous ne prenne un bain dans de l'eau stagnante (al mâ' oud dâïm littéralement "qui ne s'écoule pas") lorsqu'il est djounoub (en état d'impureté rituelle majeure)".
On questionna alors Abou Houreyra (radhi yallâhou'anhoum) concernant la façon de procéder (dans le cas où quelqu'un se retrouverait dans une telle situation). Il répondit: "Il prendra l'eau avec ses mains (yatanâ woulouhou tanâwoulan)" (cité par Mouslim dans son Sahih)
Quelques règles dérivées –djouz iyaates- :
Si une personne en état d’impureté rituelle (mineure ou majeure) plonge sa main dans l’eau stagnante, dans un bassin ou un récipient, l’eau ne sera pas considéré comme "mousta'mal".
La règle aurait voulu que l’eau devienne "mousta'mal", mais elle ne sera pas appliquée ici à cause de la nécessité –Adh dharourah-
Aussi Aa-icha (radhi yallâhou'anha) rapporte : « Je me baignais, moi et le Prophète (sallallâhou 'alayhi wa sallam) d’un même récipient et nos mains s’entremêlaient (en prenant de l’eau du récipient) ».
Par contre si une personne en état d’impureté rituelle met son pied dans le récipient, alors l'eau deviendra "mousta'mal", car ici il n'y a pas de nécessité.
De même si une personne en état d’impureté rituelle, mais qui n'a pas sur son corps de trace de souillure réelle plonge entièrement dans le récipient, l'eau deviendra "mousta'mal", et la personne sera purifiée.
Les éclaboussures d'eau provenant du corps de la personne et qui tombent dans le récipient lorsqu'elle fait son ghousl ou fait le woudhou ne sont pas impures. Par conséquent, l'eau du récipient reste pure (taahir et moutaahir).
Par contre si l'eau que l’on verse sur le corps retombe directement dans le récipient jusqu'à ce que son volume devient supérieure au volume d’eau propre, alors elle sera considérée comme "mousta'mal".
Il existe également d’autres eaux dont le statut sera similaire à "al mâ' oul mousta'mal" (c'est-à-dire qu’elles seront considérées comme pur –taahir-, mais ne permettront pas l’accomplissement du woudhou et du ghousl -ghayr moutahhir lil hadath-) :
L’eau qui a été mélangée à quelque chose de pur et dont le goût a changé ou dans laquelle on a fait cuire quelque chose de sorte que sa nature a changé et qu’on lui donne maintenant un autre nom.
Par exemple : L’eau de rose, le sirop, vinaigre, la soupe…
En règle générale, si l’eau a été mélangé à un liquide pur, dès qu'apparaît dans cette eau
une seule des caractéristiques d’un liquide qui en a deux (comme le lait qui a deux caractéristiques : le goût et la couleur, mais pas d’odeur)
ou apparaît deux caractéristiques d’un liquide qui en a trois (comme le vinaigre qui possède le gout, la couleur et l’odeur),
il ne sera alors pas permis de faire le woudhou ou le ghousl avec cette eau.
Quelques exceptions à cette règle :
L'eau à laquelle on a mélangé quelque chose dans le but de la rendre plus nettoyante, comme du savon ou des feuilles de jujubes.
L’eau dans laquelle sont tombées des feuilles d’arbres, mais d'une telle quantité qui n’a pas modifié la fluidité de l’eau.
L’eau courante qui se mélange à la terre.
Dans ces trois cas, l'eau restera pure et purifiante -at tâhir fî nafsihî al moutahhir lighayrihi-
Les éléments qui témoignent de la pureté de ce type d'eau sont les suivants :
Le Prophète (sallallâhou 'alayhi wa sallam) a ordonné qu’on donne le bain avec de l’eau et des feuilles de jujubes à une personne qui a été éjecté par sa chamelle alors qu’il se trouvait en état de ihram. (Boukhari)
Il est rapporté de Aicha (radhi yallâhou 'anha) que le Prophète (sallallâhou 'alayhi wa sallam) se lavait la tête avec des feuilles de guimauve alors qu’il se trouvait en état d’impureté majeur. (Abou Dâoud)
3) L’eau impure (polluée par quelque chose)
Cette eau ne pourra être utilisée, ni pour éloigner l'état d'impureté rituelle mineure (al hadath oul asghar) ou majeure (al hadath oul akbar), ni pour purifier les souillures réelles (comme l'urine...). Mais il faut savoir que l’eau à l’origine est pure, ce qui signifie que tant qu’on n’a pas la certitude que l’eau a été souillée par quelque chose, on la considère pure.
Quand est ce que l’eau sera-t-elle considérée comme impure ?
L’eau en fonction de sa quantité est classée en 3 catégories :
1. L’eau de petite quantité (al-mâoul-qalîl), comme l’eau contenue dans un seau, un petit bassin…
2. L’eau de grande quantité (al-mâoul-kaçir), comme un lac, une grande piscine, un grand bassin…
3. L’eau courante (al-mâoul-djâriy), comme un ruisseau, un rivière…
L’eau est considérée de grande quantité lorsqu’elle est contenue dans un bassin mesurant au moins : 4,57m/4,57m soit une surface de 20,90m² ou un récipient pouvant contenir le même volume d’eau.
Maslah 1 : Le statut de l’eau de grande quantité et celui de l’eau courante est le même :
Si une impureté liquide (comme l'urine ou le sang) tombe dedans, alors l'eau sera toujours considérée comme propre (taahir), tant que une des qualités de l'eau (le goût, la couleur et l’odeur) n'a pas changée. On pourra donc accomplir le woudhou et le ghousl avec cette eau.
Si une impureté solide (visible) -comme de l'excrément humain- y est tombée, sans pour autant changer une des caractéristiques de l'eau, alors l'eau est toujours considérée pure. Par contre il ne faut pas faire les ablutions ou le ghousl à l'endroit où est placée l'impureté.
Si une si grande quantité de nadjassate (impureté) est tombée dans l'eau qu'elle a changé une des caractéristiques de l'eau, alors l'eau devindra impure, le woudhou et le ghousl ne pourront être fait avec cette eau.
Maslah 2 : Si une impureté (liquide ou solide) tombe dans l'eau de petite quantité, alors celle-ci sera considéré comme impure, quelque soit la quantité de nadjassate tombée.
Maslah 3 : Les choses qui ne rendent pas l'eau impure :
Lorsqu'un animal qui vit dans l'eau comme le poisson ou la grenouille meurt dans l'eau.
Les insectes ou les petits vers -qui n'ont pas de sang qui coule- comme les mouches, moustiques scorpions… tombent et meurent dans l'eau.
Les éléments qui témoignent de la pureté de ce type d'eau sont les suivants :
- Le Prophète (sallallâhou 'alayhi wa sallam) a dit : « Lorsqu'une mouche tombe dans un de vos récipients (contenant une boisson) alors plongez la complètement avant de la retirer, car une de ses ailes contient du poison et l'autre son antidote ». (cité par Boukhari)
- Le Prophète (sallallâhou 'alayhi wa sallam) a dit à Salmân : « Eh Salmân ! Toute nourriture ou boisson dans laquelle tombe et meurt une petite bête qui n'a pas de sang est halal (licite). On peut très bien la consommer (la nourriture ou la boisson) ou accomplir le woudhou avec ». (cité par Dârou Qoutni)
Lorsq'un un animal dont la consommation est licite (halal) boit de cette eau avec sa bouche, comme le bœuf ou le chameau.
Lorsqu'un oiseau dont la consommation est illicite (haram) comme l'aigle, le vautour, le corbeau… boit de cette l'eau avec son bec. Par contre l'utilisation de cette eau est makrouh (déconseillé) s’il y a d'autres eaux pour faire les ablutions (woudhou) ou prendre un bain (ghousl).
Lorsqu'un un animal vivant dans la maison comme le serpent ou le chat boit de cette eau. Mais là aussi son utilisation est maukrouh (déconseillé) s’il y a d'autres eaux pour faire le woudhou ou le ghousl.
Maslah 4 : Les choses qui rendent l'eau impure :
Si un animal dont la consommation est illicite boit de cette eau, comme le lion, le loup…
Si un chien ou un porc boit de cette eau.
"Comprendre les objectifs des sources. Ainsi peut-on définir le Fiqh-é-islâmi (jurisprudence musulmane)" écrivait Mawlâna Achraf Ali at-Thânwi (rahimahoullah) dans un de ses ouvrages (voir Fiqhé hanafi ké ousoul o zawâbit pg.22)
Le Qour'aan et les Ahâdith, qui, -rappelons le- sont les principales sources de l'Islam nous ont été révélés avec un modèle, Raçouloullah (sallallâhou 'alayhi wa sallam) qui a apporté a l’Humanité un enseignement qui se caractérise non seulement par sa perfection, mais aussi par sa globalité : En effet, pas un aspect de l’existence humaine n’a été privé de la lumière des principes énoncés par la Révélation Divine.
Les premiers musulmans témoignaient beaucoup de fierté par rapport à cette dimension étendue et « globalisante » de leur dîn…En témoigne la réponse que Salmân (radhia Allâhou anhou) adressa aux arabes païens lorsque ces derniers lui avaient dit, sur un ton de moquerie : "Votre Prophète vous a tout enseigné…même la façon de satisfaire (vos) besoins naturels… !" L’illustre compagnon (radhia Allâhou anhou) leur répliqua en effet : "Tout à fait ! Il nous a interdit de nous mettre dans la direction de la quiblah pour déféquer ou uriner ; (il nous a aussi empêché) de faire usage de la main droite pour nettoyer nos parties privées (après avoir satisfaits nos besoins) (…)" (Mouslim)
Les textes suivants présentent différents aspects de la jurisprudence islamique concernant plus particulièrement les actes rituels. Ils ont été élaborés par Moufti Fayzal Valy sous forme de cours et sont conformes à l’école hanafite.
Place de la pureté en Islam :
La pureté est d’une importance capitale en Islam, étant donné que le musulman est amené à tout moment de sa vie à accomplir des actes d’adorations nécessitant l’état de pureté rituelle comme la Salah, la lecture du Qour’aan etc…
C’est pour cette raison que le Prophète (sallallâhou 'alayhi wa sallam) dit dans un hadith :
« الطُّهورُ شَطرُ الإيمان La pureté est la moitié de la Foi" (cité par Mouslim dans son sahih)
La pureté comporte également des vertus particulières :
Allah dit dans le Qour’aan :
Dans un hadith cité par l'imâm Boukhari dans son Sahih, le Prophète (sallallâhou 'alayhi wa sallam) dit :مِنْ أَثَرِ الْوُضُوءِ مُحَجَّلِينَ إِنَّ أُمَّتِي يَأْتُونَ يَوْمَ الْقِيَامَةِ غُرًّا
« Ma communauté se présentera le Jour du Jugement avec un visage rayonnant à cause des ablutions (woudhou) »
Le Prophète (sallallâhou 'alayhi wa sallam) a dit également :
جَوَادٌ يُحِبُّ الْجُودَ فَنَظِّفُوا أَفْنِيَتَكُمْ وَلَا تَشَبَّهُوا بِالْيَهُودِ إِنَّ اللَّهَ طَيِّبٌ يُحِبُّ الطَّيِّبَ نَظِيفٌ يُحِبُّ النَّظَافَةَ كَرِيمٌ يُحِبُّ الْكَرَمَ
« Certes, Allah est Pur et aime la pureté, Propre et aime la propreté, Bon et aime la bonté, Généreux et aime la générosité, alors nettoyez nos vérandas(...)». (cité par Tirmidhi dans son Jâmi')
Selon le sens d’un hadith, le Prophète (sallallâhou 'alayhi wa sallam) enseigne aux gens que le fait de rester toujours en état de pureté et d'ablution (woudhou) est un moyen d’augmenter sa subsistance (rizq) et que si une personne veut rencontrer Allah le Lour du Jugement Dernier en étant pur de tout péché, alors qu’il fasse le ghousl (bain rituel) immédiatement lorsqu’il se trouve en état d'impureté majeur (djanabah).
Il est évident que comme la pureté jouit d’une telle considération, une négligence à son égard aura des conséquences néfastes sur notre vie ici bas et dans l’au-delà :
L’incident suivant est relaté dans le Sahih de Boukhari :
Le prophète (sallallâhou 'alayhi wa sallam) passa un jour devant un des murs de Madinah (ou de Makkkah) et entendit la voix de deux personnes qui subissaient le châtiment de la tombe. Il dit : « Ils sont entrain de subir le châtiment, et ce, non pas pour avoir commis des péchés majeurs, mais parce que le premier ne se protégeait pas de (des gouttes d') l'urine et l'autre calomniait ».
Aussi le Prophète (sallallâhou 'alayhi wa sallam) a dit :طريق الناس او فى ظلِّهم فِي يَتَخَلَّى رَسُولَ اللَّه قال الذى ِ أَنَّ رَسُولَ اللَّهِ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ قَالَ اتَّقُوا اللَّعَّانَيْنِ قَالُوا وَمَا اللَّعَّانَانِ يَا"
"Protégez vous des deux personnes maudites". Les compagnons demandèrent : "Ô Envoyé d’Allah, qui sont-elles?" Il répondit : "Celui qui fait ses besoins (naturels) dans la rue ou à un endroit ombragé". (cité par Mouslim dans son Sahih).
Les moyens de purification :"âlât out tathîr"
1. L'eau
L'eau représente le moyen de purification (tahârah) le plus couramment employé pour éloigner les souillures (al khoubouth) et l'état d'impureté rituelle (al hadath). Dans le Qour'âne, Allah dit : "Nous fîmes descendre du ciel une eau pure et purifiante (…)"(Sourate 25 / Verset 48)
Les savants musulmans ont établi une classification de l'eau, suivant le statut juridique qui lui est reconnu, en trois catégories principales :
1) L'eau pure et purifiante -at tâhir fî nafsihî al moutahhir lighayrihi-
Il s'agit de l'eau appelée "moutlaq", c'est-à-dire celle qui possède encore toutes ses caractéristiques naturelles et à laquelle ne s'est pas mélangé quoique ce soit pouvant lui faire perdre partiellement ou totalement ses propriétées.
Exemples : l'eau de pluie, des rivières, des fleuves, des sources, des puits, ou celle de la mer, ou encore celle provenant de la fonte de la neige ou de la glace…
Abou Houreyra (radhi yallâhou 'anhou) rapporte qu'un homme questionna le Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) au sujet de la mer… Celui-ci (sallallâhou 'alayhi wa sallam) répondit: "Son eau est purifiante et les (animaux marins) morts qu'elle contient sont licites." (cité par Tirmidhi dans son Jâmi' et par Abou Dâoûd dans son Sounan)
2) L'eau pure, mais non purifiante de l'état d'impureté rituelle - at tâhir fî nafsihi ghayr moutahhir lil hadath :
Il s'agit de l'eau qui a déjà été utilisée -al mâ' oul mousta'mal- pour :
laver certaines parties (ou l'intégralité) du corps afin d'éloigner l'état d'impureté rituelle mineure (al hadath oul asghar) ou majeure (al hadath oul akbar),
laver certaines parties du corps dans l'intention d'obtenir des récompenses (alâ wadjil qourbah) (Si une personne se lave les mains avant de manger dans l'intention de suivre l'enseignement du Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) (sounnah), l'eau utilisée aura le statut de "al mâ' oul mousta'mal". Par contre, si elle se lave les mains uniquement pour les rendre plus propres, l'eau utilisée ne sera pas considérée comme "al mâ' oul mousta'mal".)
"al-mâ' oul mousta'mal" peut être utilisée pour purifier les souillures réelles (comme l'urine...), mais pas pour éloigner l'état d'impureté rituelle dans laquelle se trouve la personne qui n'a plus ses ablutions ou qui a accompli une action nécessitant de sa part qu'il renouvelle son ghousl (bain rituel).
Le principal élément qui témoigne de la pureté de ce type d'eau est le suivant :
La tradition rapportée par Mahmoûd ibnoul rabî' (rahimahoullah) qui relate en ce sens que les Compagnons (radhi yallâhou'anhoum) se "battaient" pour obtenir une partie de l'eau que le Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) avait utilisé pour ses ablutions (cité par Boukhâri dans son Sahih): Si celle-ci était impure, ils ne l'auraient pas considérée comme source de bénédiction.
Concernant les éléments qui indiquent que cette eau ne permet plus la purification de l'état d'impureté rituelle, il y a notamment :
La tradition de Abou Houreyra (radhi yallâhou'anhou) qui relate que le Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) a dit: "Que personne d'entre vous ne prenne un bain dans de l'eau stagnante (al mâ' oud dâïm littéralement "qui ne s'écoule pas") lorsqu'il est djounoub (en état d'impureté rituelle majeure)".
On questionna alors Abou Houreyra (radhi yallâhou'anhoum) concernant la façon de procéder (dans le cas où quelqu'un se retrouverait dans une telle situation). Il répondit: "Il prendra l'eau avec ses mains (yatanâ woulouhou tanâwoulan)" (cité par Mouslim dans son Sahih)
Quelques règles dérivées –djouz iyaates- :
Si une personne en état d’impureté rituelle (mineure ou majeure) plonge sa main dans l’eau stagnante, dans un bassin ou un récipient, l’eau ne sera pas considéré comme "mousta'mal".
La règle aurait voulu que l’eau devienne "mousta'mal", mais elle ne sera pas appliquée ici à cause de la nécessité –Adh dharourah-
Aussi Aa-icha (radhi yallâhou'anha) rapporte : « Je me baignais, moi et le Prophète (sallallâhou 'alayhi wa sallam) d’un même récipient et nos mains s’entremêlaient (en prenant de l’eau du récipient) ».
Par contre si une personne en état d’impureté rituelle met son pied dans le récipient, alors l'eau deviendra "mousta'mal", car ici il n'y a pas de nécessité.
De même si une personne en état d’impureté rituelle, mais qui n'a pas sur son corps de trace de souillure réelle plonge entièrement dans le récipient, l'eau deviendra "mousta'mal", et la personne sera purifiée.
Les éclaboussures d'eau provenant du corps de la personne et qui tombent dans le récipient lorsqu'elle fait son ghousl ou fait le woudhou ne sont pas impures. Par conséquent, l'eau du récipient reste pure (taahir et moutaahir).
Par contre si l'eau que l’on verse sur le corps retombe directement dans le récipient jusqu'à ce que son volume devient supérieure au volume d’eau propre, alors elle sera considérée comme "mousta'mal".
Il existe également d’autres eaux dont le statut sera similaire à "al mâ' oul mousta'mal" (c'est-à-dire qu’elles seront considérées comme pur –taahir-, mais ne permettront pas l’accomplissement du woudhou et du ghousl -ghayr moutahhir lil hadath-) :
L’eau qui a été mélangée à quelque chose de pur et dont le goût a changé ou dans laquelle on a fait cuire quelque chose de sorte que sa nature a changé et qu’on lui donne maintenant un autre nom.
Par exemple : L’eau de rose, le sirop, vinaigre, la soupe…
En règle générale, si l’eau a été mélangé à un liquide pur, dès qu'apparaît dans cette eau
une seule des caractéristiques d’un liquide qui en a deux (comme le lait qui a deux caractéristiques : le goût et la couleur, mais pas d’odeur)
ou apparaît deux caractéristiques d’un liquide qui en a trois (comme le vinaigre qui possède le gout, la couleur et l’odeur),
il ne sera alors pas permis de faire le woudhou ou le ghousl avec cette eau.
Quelques exceptions à cette règle :
L'eau à laquelle on a mélangé quelque chose dans le but de la rendre plus nettoyante, comme du savon ou des feuilles de jujubes.
L’eau dans laquelle sont tombées des feuilles d’arbres, mais d'une telle quantité qui n’a pas modifié la fluidité de l’eau.
L’eau courante qui se mélange à la terre.
Dans ces trois cas, l'eau restera pure et purifiante -at tâhir fî nafsihî al moutahhir lighayrihi-
Les éléments qui témoignent de la pureté de ce type d'eau sont les suivants :
Le Prophète (sallallâhou 'alayhi wa sallam) a ordonné qu’on donne le bain avec de l’eau et des feuilles de jujubes à une personne qui a été éjecté par sa chamelle alors qu’il se trouvait en état de ihram. (Boukhari)
Il est rapporté de Aicha (radhi yallâhou 'anha) que le Prophète (sallallâhou 'alayhi wa sallam) se lavait la tête avec des feuilles de guimauve alors qu’il se trouvait en état d’impureté majeur. (Abou Dâoud)
3) L’eau impure (polluée par quelque chose)
Cette eau ne pourra être utilisée, ni pour éloigner l'état d'impureté rituelle mineure (al hadath oul asghar) ou majeure (al hadath oul akbar), ni pour purifier les souillures réelles (comme l'urine...). Mais il faut savoir que l’eau à l’origine est pure, ce qui signifie que tant qu’on n’a pas la certitude que l’eau a été souillée par quelque chose, on la considère pure.
Quand est ce que l’eau sera-t-elle considérée comme impure ?
L’eau en fonction de sa quantité est classée en 3 catégories :
1. L’eau de petite quantité (al-mâoul-qalîl), comme l’eau contenue dans un seau, un petit bassin…
2. L’eau de grande quantité (al-mâoul-kaçir), comme un lac, une grande piscine, un grand bassin…
3. L’eau courante (al-mâoul-djâriy), comme un ruisseau, un rivière…
L’eau est considérée de grande quantité lorsqu’elle est contenue dans un bassin mesurant au moins : 4,57m/4,57m soit une surface de 20,90m² ou un récipient pouvant contenir le même volume d’eau.
Maslah 1 : Le statut de l’eau de grande quantité et celui de l’eau courante est le même :
Si une impureté liquide (comme l'urine ou le sang) tombe dedans, alors l'eau sera toujours considérée comme propre (taahir), tant que une des qualités de l'eau (le goût, la couleur et l’odeur) n'a pas changée. On pourra donc accomplir le woudhou et le ghousl avec cette eau.
Si une impureté solide (visible) -comme de l'excrément humain- y est tombée, sans pour autant changer une des caractéristiques de l'eau, alors l'eau est toujours considérée pure. Par contre il ne faut pas faire les ablutions ou le ghousl à l'endroit où est placée l'impureté.
Si une si grande quantité de nadjassate (impureté) est tombée dans l'eau qu'elle a changé une des caractéristiques de l'eau, alors l'eau devindra impure, le woudhou et le ghousl ne pourront être fait avec cette eau.
Maslah 2 : Si une impureté (liquide ou solide) tombe dans l'eau de petite quantité, alors celle-ci sera considéré comme impure, quelque soit la quantité de nadjassate tombée.
Maslah 3 : Les choses qui ne rendent pas l'eau impure :
Lorsqu'un animal qui vit dans l'eau comme le poisson ou la grenouille meurt dans l'eau.
Les insectes ou les petits vers -qui n'ont pas de sang qui coule- comme les mouches, moustiques scorpions… tombent et meurent dans l'eau.
Les éléments qui témoignent de la pureté de ce type d'eau sont les suivants :
- Le Prophète (sallallâhou 'alayhi wa sallam) a dit : « Lorsqu'une mouche tombe dans un de vos récipients (contenant une boisson) alors plongez la complètement avant de la retirer, car une de ses ailes contient du poison et l'autre son antidote ». (cité par Boukhari)
- Le Prophète (sallallâhou 'alayhi wa sallam) a dit à Salmân : « Eh Salmân ! Toute nourriture ou boisson dans laquelle tombe et meurt une petite bête qui n'a pas de sang est halal (licite). On peut très bien la consommer (la nourriture ou la boisson) ou accomplir le woudhou avec ». (cité par Dârou Qoutni)
Lorsq'un un animal dont la consommation est licite (halal) boit de cette eau avec sa bouche, comme le bœuf ou le chameau.
Lorsqu'un oiseau dont la consommation est illicite (haram) comme l'aigle, le vautour, le corbeau… boit de cette l'eau avec son bec. Par contre l'utilisation de cette eau est makrouh (déconseillé) s’il y a d'autres eaux pour faire les ablutions (woudhou) ou prendre un bain (ghousl).
Lorsqu'un un animal vivant dans la maison comme le serpent ou le chat boit de cette eau. Mais là aussi son utilisation est maukrouh (déconseillé) s’il y a d'autres eaux pour faire le woudhou ou le ghousl.
Maslah 4 : Les choses qui rendent l'eau impure :
Si un animal dont la consommation est illicite boit de cette eau, comme le lion, le loup…
Si un chien ou un porc boit de cette eau.
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